Fournir un aperçu complet de l’histoire de notre école relève de l’impossible. Le présent texte se limite à quelques éléments censés exprimer le lien entre le regard vers le passé, les préoccupations actuelles et les perspectives d’avenir.
D’une part, notre école est relativement jeune: elle “existe” depuis le 1er janvier 1995 en tant que Lycée Technique pour Professions de Santé (LTPS). Mais en même temps, ses origines remontent aux débuts des années 1940. Jadis, les malades étaient soignés, soit à l’hôpital, soit à domicile, par des personnes, religieuses ou laïques, ayant reçu une “formation sur le tas”, c’est-à-dire que ces soignants travaillaient sans être formés, mais apprenaient en travaillant, en imitant leurs pairs. Une première formation a été organisée dès 1939, à Ettelbruck, où de jeunes gens étaient instruits pour devenir infirmiers psychiatriques. Des écoles formant des infirmiers/ères en soins généraux ont été fondées en 1945/1946, l’une par l’Etat, d’autres par les Congrégations religieuses. Les écoles à Ettelbruck et Esch-sur-Alzette ont suivi plus tard. Au début, ces écoles préparaient au titre de “garde-malade”. Cette dénomination a été remplacée par le titre d’infirmier en 1967, lorsque fut votée une première importante loi qui réglementait ces professions. Avant cette date, le titre d’infirmier était réservé à des personnes qui avaient reçu leur formation à l’étranger. D’autres formations sont venues s’ajouter par après.
Le présent texte se limite à quelques éléments censés exprimer le lien entre le regard vers le passé, les préoccupations actuelles et les perspectives d’avenir.
Le LTPS regroupe les anciennes écoles qui, auparavant ont fonctionné séparément. Il a son siège à Luxembourg et il comprend en outre trois Centres de Formations, à Esch-sur-Alzette, à Ettelbruck et à Luxembourg. Jusqu’en 1995, ces écoles dépendaient du Ministère de la Santé et étaient liées de façon beaucoup plus étroite aux institutions de soins où sont exercées ces professions.
Du point de vue historique, la fusion des écoles et leur intégration au Ministère de l’Education Nationale et de la Formation professionnelle constituent l’aboutissement d’une réforme de grande envergure. Suite à une pénurie au niveau des professions de santé dans les années 1980, il a fallu chercher des moyens pour rendre ces professions plus attrayantes. Une première mesure consistait à revaloriser les diplômes: les diplômes de l’infirmier, de l’assistant technique médical en radiologie et de l’assistant technique médical en laboratoire ont été déclarés équivalents au bac technique, c’est-à-dire au diplôme de fin d’études secondaires techniques. Parallèlement a commencé une vaste réforme des contenus, des études d’infirmier d’abord, des autres études ensuite. Les premiers diplômes nouveau régime ont été délivrés en 1998. Les études ont un caractère plus général qu’auparavant, où les études préparant aux professions de santé étaient essentiellement des formations professionnelles. Désormais, notre école assume une double mission: préparer à un certain nombre de professions de santé tout en oeuvrant à une meilleure formation générale.
Un fait intéressant et peut-être unique est le regroupement de toutes les professions de santé sous ce nom commun et leur réglementation par une loi commune: en 1967, ce groupe comptait environ douze professions. Depuis la nouvelle loi de 1992, vingt professions sont reconnues comme professions de santé. Certaines sont plus anciennes, comme l’infirmier, l’infirmier psychiatrique ou la sage-femme; d’autres sont plus récentes, comme par exemple les trois types d’assistant technique médical ou les différentes spécialisations de la profession d’infirmier. Le groupe des professions de santé se considère comme une entité qui cherche à réaliser une politique professionnelle commune.
Un autre facteur à relever est le changement de nom: la loi de 1967 parle de “professions paramédicales”, terme entre-temps remplacé par celui de “professions de santé”. À première vue, ce changement exprime une recherche d’autonomie de ces professions par rapport à la profession médicale. Mais il traduit surtout une évolution dans la conception ou la philosophie qui guide ces professions: jadis, elles étaient considérées comme regroupées autour de la médecine, et l’idée principale était la guérison des maladies. Depuis, la préoccupation de la maladie a été remplacée par la préoccupation de la santé. Quant à ce souci d’autonomie, il se manifeste aussi bien dans les exigences des professions, qui désirent être autonomes, que dans les objectifs de soins qui souhaitent respecter et favoriser l’autonomie des personnes soignées, et dans les programmes scolaires qui misent sur l’autonomie des élèves. Ainsi, dans le travail de réforme des études qui préparent aux professions de santé, un des soucis majeurs était le souhait de former des élèves capables d’assumer leurs responsabilités et de penser de façon autonome. Un tel souhait ne se réalise pas du jour au lendemain, mais cet objectif est à considérer comme un défi pour l’avenir: prendre des mesures, dans l’organisation de l’école et dans le programme de formation, pour que l’autonomie devienne intéressante pour les élèves, que le développement de la personnalité des élèves soit favorisé et que les soins soient améliorés grâce à une formation de qualité.
Affiliation
Le LTPS participe au projet VOLTAIRE pour soutenir les élèves avec des difficultés en français et en allemand.
Charte Erasmus pour l'enseignement supérieur 2021-2027